Autisme et perception sensorielle

Un monde perçu autrement

Pour beaucoup de personnes autistes, le monde se perçoit d’abord par les sens. Intensément, parfois douloureusement, souvent avec une richesse insoupçonnée. Un bruit de fond banal pour les uns peut devenir un vacarme assourdissant pour les autres. Une lumière vive peut éblouir au point de provoquer une perte de repères. Le corps autiste capte le monde d’une manière brute, non filtrée. Comprendre cette réalité sensorielle est fondamental pour changer notre regard sur les comportements dits “inadaptés” qui ne sont souvent que des réactions à une surcharge sensorielle.

Quand le quotidien devient un défi

Pour beaucoup de personnes autistes, le monde s’expérimente à travers des perceptions sensorielles atypiques. Ce n’est pas une simple question de sensibilité, mais un véritable filtre de la réalité. Si certaines vivent une hypersensibilité (sons trop forts, lumières trop vives, textures inconfortables), d’autres peuvent ressentir le contraire : une hyposensibilité, en particulier au toucher ou à la douleur. Cela peut se traduire par des comportements de recherche sensorielle comme se balancer, se cogner, ou appuyer fort sur certaines parties du corps, simplement pour sentir leur propre existence physique. Ces gestes, parfois mal interprétés, sont souvent des mécanismes d’adaptation à un corps et à un monde perçus de façon singulière. Reconnaître cette diversité, c’est faire un pas vers une meilleure compréhension de l’expérience autistique.

Écouter les ressentis pour mieux accompagner

Prendre en compte la perception sensorielle dans l’accompagnement des personnes autistes est fondamental. Cela passe par l’écoute, la personnalisation de l’environnement et le respect du rythme sensoriel de chacun. Aménager des espaces calmes, permettre l’utilisation d’objets de régulation (casque antibruit, couvertures lestées, jouets sensoriels), adapter la communication ou les temps d’apprentissage permet non seulement de réduire les crises ou le repli, mais surtout d’offrir un vrai confort de vie. Lorsque les besoins sensoriels sont reconnus et honorés, la personne peut enfin souffler, apprendre, interagir et s’épanouir dans un monde qui lui devient un peu plus habitable.

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